L’impact des images “minceur” sur la satisfaction corporelle

Aujourd’hui, on observe régulièrement à travers les publicités, les films ou les posts sur les réseaux sociaux, des personnes avec des corps minces ou musclés, correspondant à des corps idéalisés par la société.

L’impact des images “minceur” sur la satisfaction corporelle
Photo by Derick McKinney / Unsplash

Article en co-publication avec Nutrimis.

Aujourd’hui, on observe régulièrement à travers les publicités, les films ou les posts sur les réseaux sociaux, des personnes avec des corps minces ou musclés, correspondant à des corps idéalisés par la société.

De nombreuses études ont été réalisées afin de mettre en évidence l’impact qu’entraîne l’exposition à ces idéaux de minceur sur l’estime de soi.

L’impact des publicités

Rodgers R. et al., ont réalisé une étude chez des jeunes femmes (entre 17 et 21 ans) sur des campus universitaires français et italiens. Après avoir mesuré le taux d’insatisfaction corporelle, ils ont exposé ces étudiantes à différentes images : soit une image présentant une femme à la corpulence mince soit une image d’une femme avec une corpulence dite “normale”. Les différentes photos étaient accompagnées de slogan neutre ou visant l’acceptation de soi. Les chercheurs ont alors observé que chez les étudiantes ayant initialement une forte insatisfaction corporelle, l’exposition à des mannequins minces engendrent une insatisfaction plus importante. En revanche, il n'a été observé aucun effet sur l’image de soi en ce qui concerne les slogans.

L’impact de la télévision

Une étude chez des élèves espagnols âgés de 14 à 16 ans a cherché à observer les effets des différents médias sur la satisfaction corporelle. Ils ont constaté que les élèves ayant une exposition aux magazines et à la télévision, notamment aux émissions de sport ou de mode, étaient ceux qui présentaient le plus de troubles alimentaires. Cela peut s’expliquer par le fait que les corps exposés à la télévision reflètent un idéal mince, ce qui peut induire une insatisfaction corporelle chez ces jeunes. Ainsi, cette insatisfaction les pousserait à contrôler leur alimentation.

Pour compléter ces observations, d’autres études ont cherché à montrer l’impact de la télévision sur l’estime de soi. Il a notamment été observé que l’exposition à des feuilletons et des vidéoclips à la télévision conduit les spectateurs à un idéal plus mince, ce qui amène à une dépréciation de son corps et à une alimentation restreinte. Cela a été observé chez des adolescentes, mais aussi chez de jeunes filles (7 à 9 ans).

Différences entre hommes et femmes

Même si les femmes sont plus touchées par les idéaux minces, il a été prouvé que les hommes sont aussi exposés à ce phénomène. En effet, l’exposition de jeunes hommes à des images d’hommes musclés “attrayants” (notamment à travers des publicités) avait un impact négatif (plus faible que chez les femmes, mais tout de même significatif) sur leur auto-évaluation. Cependant, les hommes satisfaits de leur corps semblent protégés contre ces impacts négatifs.

Quittkat H.L. et al., ont montré qu’en général, les femmes avaient une insatisfaction corporelle plus importante que les hommes, mais que ces derniers étaient plus insatisfaits vis-à-vis de leur poids par rapport aux femmes. De plus, ces insatisfactions resteraient les mêmes durant de longues années, et seulement une fois un certain âge atteint, ces insatisfactions auraient tendance à diminuer.

Conclusion

Ainsi, la mise en avant d’idéaux minces à travers les médias conduisent à une opinion, dans laquelle ces idéaux représentent la norme. Cela conduit à une insatisfaction corporelle chez de nombreuses personnes, de tout âge et de tout sexe, et particulièrement chez les personnes ayant déjà des problèmes d’acceptation corporelle. De plus, une mauvaise appréciation de soi peut conduire à de nombreux problèmes tels que des symptômes dépressifs, des troubles alimentaires ou autres.

Il semble donc essentiel de sensibiliser la population à prendre du recul quand à ces images, qui ne représentent pas la norme, et d’encourager les gens à s’apprécier tels qu’ils sont. Inciter les médias à “casser” cet idéal semble également être une voie à suivre.