Consommation excessive : j'ai peur de manquer !

Intéressons nous à l'Histoire. Les deux guerres mondiales ont entraîné des famines, des pénuries, des rationnements, contraignant la population à faire des réserves de nourriture. Un traumatisme conséquent chez ces personnes qui ont gardé les séquelles du passé créant ainsi une peur du manque de nourriture.

Comme nous pouvons le constater, la crise sanitaire de la Covid-19 montre que ce sentiment est toujours d’actualité, de part le fonctionnement de notre système alimentaire. Cette pandémie s’est caractérisée par une ruée de la population dans les supermarchés avec une rupture des produits de première nécessité.

Manger est un besoin primaire, c'est donc un phénomène instinctif de survie chez l’Homme que d’avoir peur de manquer de nourriture.

Les modes de vie actuels et l'évolution dans les pays développés montrent une omniprésence des produits industrialisés et un accès facile à la diversité des produits alimentaires. Mais alors, comment expliquer cette surconsommation et ce stockage démesuré par peur du manque ?

Les facteurs psychologiques influencent le comportement alimentaire

Outre son rôle essentiel nourricier et de maintien en vie, la nourriture est la satisfaction physiologique, elle participe au bon développement corporel et cérébral de l’individu. Le besoin de se nourrir est donc motivé par un contrôle physiologique, mais aussi par la recherche du plaisir.

Dans un premier temps, il existe quatre principales raisons pour lesquelles nous mangeons.

Par habitude

La plupart d’entre nous mangent à des heures bien précises par habitude. La personne qui mange par habitude ne prend pas le temps de se demander si elle a faim. C'est l’inconscient qui contrôle l’estomac. Cela signifie se laisser contrôler par ses croyances.

Par émotion

Il s’agit ici de manger pour combler un vide intérieur. La personne concernée n'a pas nécessairement faim. Elle sent ce vide en elle et veut le compenser par de l'attention. En l'occurrence ici par l’alimentation.

Par gourmandise

Ici se situent les personnes qui se laissent influencer par leurs sens. Ils ne savent pas s'ils ont faim, mais lorsqu'ils voient de la nourriture, ils ne peuvent dire non. Se retrouver dans cette catégorie signifie se laisser influencer par les sens.

Par faim

Une personne mange lorsqu'elle est consciente d’avoir faim. Celle-ci écoute les besoins de son corps, qui sait répondre aux besoins nutritionnels de son organisme.

De nos jours, beaucoup d’entre nous n’écoutent plus leurs sensations de faim et de satiété. Ils développent alors une relation frustrante avec la nourriture et  des compulsions alimentaires.

Critères sociaux et environnementaux

Le comportement alimentaire participe à la construction d’une identité individuelle et collective. L’alimentation souligne l’appartenance sociale et culturelle à travers les savoirs et usages des produits alimentaires. Elle peut permettre à l’individu de se situer dans un groupe, entrer en relation avec autrui, s’identifier ou se différencier et participer à l’élaboration de son réseau social.

La peur de manquer de nourriture ou la consommation excessive renvoie souvent à un laisser-aller coupable, à la voracité vulgaire, au manque stigmatisant du contrôle de soi et de ce qui nous entoure montrant une perturbation morale intime. Nous retrouvons donc en sociologie des personnes ayant peur de manquer, dont les expériences sociales génèrent des tensions et aboutissent à une expression du mal-être qui dépasse le seuil de « normalité ».

Pourtant, la peur de manquer des personnes ne constitue qu’un aspect de ce syndrome. Bien que ces individus expriment leur mal-être au travers de l’alimentation, de nombreux facteurs psychologiques pèsent sur les choix des quantités alimentaires. Cette peur du manque peut être comparée aux troubles mentaux ou de comportements déviants dans d’autres pratiques. Des mécanismes psychologiques d’activation tels que : les émotions, les motivations, l’implication, l’habitude, ou bien des mécanismes d’ordre cognitif comme les perceptions, les pensées et valeurs etc… montrent leur importance dans l’analyse de ce comportement chez les personnes.

Les conséquences du manque

Les sensations de faim sont généralement perçues négativement. Pourtant, la faim n’est qu’un simple indicateur physiologique.

La peur de la faim peut apparaître lorsque :

• Vous n’allez pas avoir de pause dans votre journée ;
• Vous allez dans un endroit sans possibilité de vous restaurer ;
• Vous n’allez pas manger à vos horaires habituels.

Il peut également exister des conséquences « psychologiques » à cette peur d’avoir faim :

• Vous n’osez pas sortir votre collation en présence d’autres personnes ;
• Vous n’osez pas manger en dehors des horaires fixes « conventionnelles » ;
• Vous avez peur de ne plus avoir de réserves de nourriture.
  

Par conséquent, cette peur provoque une augmentation des apports alimentaires au-delà de nos besoins. Une alimentation trop riche en calories qui se caractérise par une consommation excessive de produits ultra-transformés, de matière grasse, de produits sucrés. En effet, des journées chargées et stressantes ne nous donnent pas forcément le temps de cuisiner.  

A long terme, une dérégulation conséquente des hormones de l’appétit. Et plus précisément l'augmentation des hormones de la faim, stimulant l'appétit. Cela se traduit par des pathologies de santé telles que le diabète de type 2 ou encore le surpoids, l’obésité et une altération de la qualité de vie.

Quelles solutions apporter ?

Tout d’abord, il est important de mettre en place des systèmes de prévention à travers l’éducation pour la santé.

• Par les nouvelles technologies : Grâce à la montée en puissance du digital et son influence directe sur l’alimentation de demain. Des solutions innovantes au travers de la technologie tel que des plateformes de réalité virtuelle (foodtech) sont aujourd’hui la preuve de l’utilisation de la réalité augmentée sur l’alimentation de demain. Elles pourraient contribuer à informer davantage les consommateurs sur leur santé. En leur apprenant à développer des comportements sains face à l’alimentation, telle que l’autonomie de sa santé et la gestion de sa vie quotidienne, à un instant ou ses représentations et ses attitudes sont influencées par l’extérieur. Mais également, travailler sur l’image du corps, en valorisant la diversité des êtres ou bien aider les individus à s’épanouir dans leur environnement social et leur milieu de vie.
• L’hypnose : L’hypnose a déjà montré son efficacité sur les troubles obsessionnels compulsifs, et les troubles du comportement, pour pallier ces pensées erronées qui deviennent obsessionnelles et souvent liées à l’anxiété. L’hypnose aurait pour rôle de déjouer la source des pensées déviantes, les restrictions, la culpabilité et la remplacerait par un mode de fonctionnement sain et épanouissant. Déconditionner les mauvaises habitudes, reprogrammer le rapport à la nourriture, poser un anneau gastrique virtuel… réduirait considérablement et durablement les perturbations comportementales dans l’alimentation. Un comportement instinctif serait la clé d’une meilleure santé et d’un comportement alimentaire serein.
• La Sophrologie : La sophrologie est recommandée par de nombreux spécialistes afin de trouver un bon équilibre physique et psychologique permettant ainsi de développer un bon rapport à soi même. L’un des objectifs de cette méthode est de développer l’écoute de son corps. Cela implique d’être attentif à ses sensations intro- et extéroceptive. Il est à noter qu’il s’agit d’une discipline qui fonctionne par l'entraînement, et ainsi comptant une multitude d'exercices adaptés.
• La méditation : La méditation comme la sophrologie permet de se recentrer sur soi-même, et sur son corps. La sophrologie va permettre de visualiser des choses, tandis que la méditation va laisser libre cours à son inconscient.
• L'alimentation : Il s’agit de faire la différence entre la faim émotionnelle et la faim physique. La faim émotionnelle peut facilement se confondre à la faim physique. Comment les différencier ? La faim physique se manifeste graduellement par divers symptômes tels que les gargouillis, le nœud à l'estomac… Celle-ci exprime un besoin et ne se limite pas à un repas tandis que la faim émotionnelle se déclenche de manière impulsive liée à nos émotions. Elle peut être due à l'ennui, au stress, à la tristesse… et cause souvent un sentiment de culpabilité ou l'expression du mal-être.

Alors n’ayez plus peur et essayez de prendre du recul lorsque vous ressentez cette dernière ! Vous attendez un enfant et vous ne savez pas comment gérer votre alimentation ? Retrouvez nos conseils ici. Saviez-vous que l'alimentation peut aussi s'avérer être un bon moyen pour combattre l'endométriose ? Vous avez besoin de plus d'informations ? Rendez-vous ici !

Article en partenariat avec Nutrimis, l'application qui vous aide à changer vos habitudes alimentaires et sportives.