Mieux vivre sa maladie chronique au travail

En France, plus de 20 millions de personnes sont atteintes de maladies chroniques, et 80% d’entre-elles occupent un emploi au moment du diagnostic.

femme portant un bonnet kaki, une veste et un T-shirt beige avec un sac à dos noir et tenant un ordinateur portable noir
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Lorsque l’on se fait diagnostiquer une maladie chronique, notre quotidien subit indéniablement quelques changements, notamment au niveau professionnel. Il est désormais temps d’adapter son rythme et son emploi du temps à sa nouvelle condition, afin de vivre sa maladie le plus confortablement possible, sans pour autant renoncer à sa vie professionnelle. Mais quelles sont les conséquences d’une maladie chronique sur la gestion du travail et quelles solutions peuvent être envisagées pour y remédier?

1) Les maladies chroniques au travail : un enjeu de taille

Vous ne le saviez peut-être pas, mais en France, plus de 20 millions de personnes sont atteintes de maladies chroniques, et 80% d’entre-elles occupent un emploi au moment du diagnostic. En fonction de l’évolution de leur pathologie, un tiers de ces patients ne sont plus en capacité de poursuivre leur travail dans les deux ans qui suivent la découverte de leur condition. La raison de ces chiffres ? Certains des symptômes développés par ces derniers, tels que les douleurs, la fatigue, l’altération des capacités physiques, motrices, cognitives ou encore neurologiques  peuvent devenir invalidants sur le long terme.

Au quotidien, les effets d’une maladie chronique peuvent avoir des répercussions dans bien des domaines. Cela peut se ressentir au niveau de l’emploi du temps, au sein duquel il faut désormais intégrer les examens médicaux et les soins spécialisés entre deux rendez-vous professionnels. Les absences, quant-à elles, peuvent rapidement se transformer **en arrêts maladies plus ou moins longs. Il devient donc progressivement difficile pour les patients de dissimuler leur état à leur environnement de travail.

Cette confidence est souvent une source de peur pour les salariés atteints de maladie chronique car pour beaucoup, celle-ci est souvent synonyme de vulnérabilité qu’il faut à tout prix dissimuler. Dans certains cas, la maladie est vécue comme une forme réelle de discrimination avec de véritables conséquences sur l’évolution de carrière des personnes atteintes, en particulier dans les milieux professionnels où règnent une forte compétition basée sur la performance. D’après quelques témoignages, certains des individus ayant fait part de leur condition à leur employeur ont souffert par la suite de mise à l’écart, de reproches, et se sont vus refuser l’attribution de certaines responsabilités ou même de promotions.

Mais ne vous en faites pas, si vous faites partie de cette catégorie de population, sachez qu’il existe de nombreuses solutions pour vous faciliter la vie au travail !

2) Je suis atteint.e de maladie chronique : quelles solutions sur mon lieu de travail ?

Il est tout d’abord important de noter que vous êtes légalement protégés par la non-obligation de révéler votre état de santé à votre employeur. Cette protection est fondamentale car elle empêche les discriminations découlant des stigmatisations subies par les maladies, qu’elles soient chroniques ou de toute autre nature.

Cependant, à un certain moment, il est possible que vous rencontriez de plus en plus de difficultés à réaliser votre travail en raison de l’évolution de votre condition. C’est à ce moment-là qu’il devient intéressant d’en parler, afin de mettre en place les aménagements nécessaires pour vous simplifier le quotidien. Pour ce faire, nous vous conseillons de procéder étape par étape :

  • Dans un premier temps, rapprochez vous des organismes spécialisés dans le maintien de l’emploi tels que le Service de Santé et Prévention au Travail, la CPAM, Cap Emploi, La Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) ou encore l’Agefiph.
  • Prenez rendez-vous avec le médecin du travail, car c’est celui-ci qui sera en mesure de préconiser les aménagements de poste les plus adéquats avec votre maladie.
  • Par la suite, il est important d’exprimer vos besoins, que ce soit à votre responsable RH ou à vos supérieurs, qui sont des acteurs indispensables dans la validation et la formalisation de ces aménagements. Il est conseillé de vous assurer au préalable de la politique accordée à la santé et à l’handicap au sein de votre entreprise, pour éviter tout désagrément.
  • Si vous vous sentez suffisamment en confiance, informez votre équipe de travail de la mise en place de ces aménagements. Cela permettra de fixer la répartition des tâches, et donc de conserver une bonne atmosphère au sein de celle-ci.

Ces échanges doivent principalement porter sur la nature des tâches exigées et sur ce que votre condition vous permet ou non de faire. Cela signifie donc que vous n’avez pas d’obligation de faire référence à votre pathologie en tant que telle si vous avez peur que cela entraîne des répercussions à votre encontre.

femme portant un pull marron et deux bracelets et écrivant sur un ordinateur portable posé sur une table en bois marron
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3) Envisager à repenser son quotidien

À un certain stade de la maladie, il se peut que l’organisation de votre temps de travail ne soit plus compatible avec votre état de santé. Mais ne vous inquiétez pas, car de nombreuses possibilités s’offrent à vous. En effet, il vous est possible de bénéficier du temps partiel thérapeutique ainsi que de la pension d’invalidité. Pour ce faire, vous aurez besoin de l’accord du médecin du travail, de votre employeur, mais aussi du médecin de la Sécurité Sociale.

Dans certains types d’emploi, les symptômes provoqués par la maladie peuvent devenir un véritable obstacle à l’exercice des fonctions de celui-ci, comme dans certaines professions médicales par exemple. Si vous êtes concerné, sachez que vous pouvez vous dirigez vers la reconversion professionnelle. Pour une reconversion sans encombre, l’anticipation des conséquences de votre pathologie sur le long terme est essentielle.

Conclusion

Finalement, bien que celle-ci nécessite quelques aménagements, voire des changements de parcours, votre maladie chronique ne doit pas être considérée comme un frein dans votre vie professionnelle. N’oubliez pas de vous rapprocher des organismes spécialisés dans la protection de l’emploi et de prendre rendez-vous avec le médecin du travail pour adapter au mieux votre quotidien à votre condition, et pour vous faciliter la vie ! Vous vous sentez surchargés de travail ? Le manque d'écoute des individus atteints de maladie chronique peut être aussi l'une des nombreuses causes alimentant la tendance du quiet quitting. Souscrire à une surcomplémentaire peut aussi être un bon moyen de vous assurer de la bonne prise en charge de votre condition.