Renoncement aux soins : les conséquences de l'inflation
Le renoncement aux soins désigne la situation où une personne, bien que nécessitant des soins médicaux, renonce à les recevoir en raison de divers obstacles, notamment financiers.
Depuis la crise sanitaire, la France subit une forte inflation et ce dans plusieurs domaines de son économie. Malheureusement le secteur de la santé n’est pas épargné, et cela s’en ressent avec de nombreuses conséquences à différents niveaux. L’une d’entre elles est le renoncement aux soins de santé pour une partie de la population. Chez Lola Health, on vous en dit plus dans cet article.
1) Comprendre le phénomène du renoncement aux soins
Définition et enjeux
Le renoncement aux soins désigne la situation où une personne, bien que nécessitant des soins médicaux, renonce à les recevoir en raison de divers obstacles, notamment financiers. Ce phénomène est de plus en plus préoccupant en France, où les coûts élevés des actes médicaux, des consultations chez le médecin-traitant ou les spécialistes, ainsi que des soins dentaires et optiques, conduisent certains assurés à reporter ou à abandonner les soins nécessaires. Les dépassements d'honoraires pratiqués par certains professionnels de santé, notamment les médecins spécialistes et les chirurgiens-dentistes, représentent une part importante de ces coûts, et malgré l'existence de l'Assurance Maladie et des mutuelles santé, le reste à charge pour les patients, y compris les tickets modérateurs, reste souvent trop élevé. De plus, l'avance de frais, même pour les soins remboursables par l'Assurance Maladie, peut être un frein, surtout pour les populations précaires.
Ce renoncement aux soins a des conséquences graves tant au niveau individuel que sociétal. Sur le plan individuel, il peut aggraver l'état de santé des patients, notamment ceux souffrant de maladies chroniques ou nécessitant des soins réguliers comme les prothèses dentaires ou auditives. Ces soins non réalisés peuvent mener à des complications nécessitant des hospitalisations coûteuses, augmentant ainsi les dépenses de santé globales. Sur le plan sociétal, le renoncement aux soins contribue à creuser les inégalités en matière de santé, car les personnes les plus précaires, souvent couvertes par la Complémentaire santé solidaire (CSS), sont les plus touchées. La coordination des soins via le parcours de soins coordonnés, impliquant le médecin-traitant, est également entravée, diminuant ainsi l'efficacité du système de soins dans son ensemble. Pour lutter contre ce phénomène, plusieurs mesures comme le tiers-payant généralisé, la réduction des dépassements d’honoraires, ou encore une meilleure couverture par les complémentaires santé sont envisagées, mais leur mise en œuvre reste complexe.
Les facteurs aggravants
Le renoncement aux soins est aggravé par plusieurs facteurs interdépendants qui complexifient l'accès aux soins médicaux, notamment pour les populations les plus vulnérables. L'inflation, en augmentant les coûts des actes médicaux, des consultations et des prothèses dentaires ou auditives, contribue directement à l'augmentation des dépenses de santé. Cela entraîne une hausse du reste à charge pour les assurés, malgré les remboursements par l'Assurance Maladie et les mutuelles santé. Les dépassements d'honoraires, couramment pratiqués par les médecins spécialistes et les chirurgiens-dentistes, exacerbent encore cette situation, rendant certains soins particulièrement coûteux, voire inaccessibles sans une couverture complémentaire robuste.
Par ailleurs, les déserts médicaux, où l'offre de soins est limitée en raison d'une pénurie de professionnels de santé, compliquent l'accès aux soins pour les habitants de ces zones. Ces derniers doivent parfois parcourir de longues distances pour consulter un médecin-traitant ou un spécialiste, ce qui peut décourager la prise en charge de pathologies pourtant graves. L'avance des frais, nécessaire même pour les soins remboursables, reste un obstacle majeur pour les patients précaires, malgré les dispositifs comme le tiers-payant et la Complémentaire santé solidaire.
Les profils les plus vulnérables face à ce phénomène sont les personnes en situation de précarité, les bénéficiaires de l'aide médicale, les personnes âgées, ainsi que les patients atteints de maladies chroniques qui nécessitent des soins réguliers et coûteux. Ces populations, souvent éloignées des centres urbains où les soins sont plus facilement accessibles, subissent de plein fouet les conséquences des inégalités territoriales et économiques en matière de santé. Les conséquences du renoncement aux soins sont lourdes : aggravation des pathologies, hospitalisations d'urgence plus fréquentes et coûteuses, et au final, une détérioration de la qualité de vie et une augmentation des inégalités sociales.
Les conséquences sur la santé publique
Le renoncement aux soins a des conséquences graves sur la santé publique, entraînant une dégradation progressive de l'état de santé général de la population. Lorsque des patients, en raison des coûts élevés des soins médicaux, des dépassements d’honoraires, ou de la complexité du parcours de soins coordonnés avec leur médecin-traitant, renoncent à se faire soigner, ils risquent de voir leurs pathologies s'aggraver. Cela est particulièrement vrai pour les affections de longue durée (ALD) qui nécessitent un suivi médical régulier.
À court terme, ce renoncement peut conduire à une augmentation des consultations en urgence et des hospitalisations, dont les coûts sont bien supérieurs à ceux des soins préventifs ou de routine. De plus, les soins dentaires et auditifs, souvent négligés en raison de leur coût élevé et de la faible prise en charge par la Sécurité Sociale, peuvent entraîner des complications graves nécessitant des traitements coûteux.
Sur le long terme, cette dégradation de l'état de santé collectif alourdit les dépenses de santé supportées par l’Assurance Maladie et les mutuelles santé, augmentant ainsi la pression sur le système de soins et les coûts de remboursement pour tous les assurés. Ce phénomène génère également un impact économique négatif en réduisant la productivité des individus touchés, souvent contraints de s'absenter de leur travail pour des soins tardifs ou des complications évitables. Les populations précaires sont les plus vulnérables, exacerbant les inégalités sociales.
Cela peut également engendrer une hausse des primes des complémentaires santé, rendant l'accès aux soins encore plus difficile pour les plus défavorisés.
2) L'impact de l'inflation sur l'accès aux soins
L'augmentation des coûts des soins
L'augmentation des coûts des soins en France résulte de plusieurs facteurs interdépendants, affectant l'ensemble des dépenses de santé. Les actes médicaux, qu'il s'agisse de consultations chez le médecin-traitant, de soins dentaires, ou de prescriptions médicales, voient leurs coûts augmenter régulièrement, en partie à cause des dépassements d’honoraires pratiqués par certains professionnels de santé, notamment les médecins spécialistes et les chirurgiens-dentistes. Ces dépassements, non couverts par la base de remboursement de la Sécurité Sociale, laissent un reste à charge important pour les assurés, malgré l'intervention des complémentaires santé. De plus, les coûts des médicaments, des prothèses dentaires, optiques et auditives, ainsi que des soins hospitaliers, continuent de grimper, en partie en raison de l'inflation, qui impacte les tarifs des produits de santé et les frais d’hospitalisation.
L'inflation exerce une pression directe sur le pouvoir d'achat des ménages, réduisant leur capacité à financer leur part des soins médicaux non remboursés. Cela est particulièrement problématique pour les populations précaires, qui, même avec le soutien de dispositifs comme la Complémentaire santé solidaire, peinent à faire face aux tickets modérateurs et aux dépenses forfaitaires imposées par le système de soins. Le recours au tiers-payant, bien qu'il permette de différer l'avance de frais, ne couvre pas toujours la totalité des coûts, notamment en cas de dépassements d'honoraires.
Cette situation conduit à une augmentation des renoncements aux soins, avec des répercussions directes sur la santé publique. En retardant ou en évitant les soins nécessaires, les assurés voient souvent leur état de santé se dégrader, ce qui peut entraîner des complications médicales nécessitant des interventions plus coûteuses à long terme. Ainsi, l'augmentation des dépenses de santé initiales, liée aux honoraires libres et aux coûts des actes médicaux, se transforme en un fardeau économique plus lourd pour l’Assurance Maladie et pour l’économie en général, en raison de l’augmentation des hospitalisations et des soins d’urgence. Cela affecte également la productivité de la population active, puisque des affections non traitées ou mal soignées peuvent entraîner des arrêts de travail prolongés, réduisant ainsi la contribution économique globale du pays.
Les difficultés à se soigner
De nombreux individus rencontrent des difficultés importantes à accéder aux soins médicaux en raison de plusieurs facteurs, notamment les dépassements d’honoraires pratiqués par les professionnels de santé, le coût élevé des soins dentaires et auditifs, ainsi que les frais non remboursés par la Sécurité Sociale. Pour les personnes précaires, malgré l'aide apportée par la Complémentaire santé solidaire, les tickets modérateurs, la participation forfaitaire, et le reste à charge après remboursement peuvent constituer des obstacles majeurs. Ces coûts peuvent dissuader les assurés de consulter leur médecin-traitant ou de suivre un parcours de soins coordonnés, particulièrement lorsqu'il s'agit de soins spécialisés ou de prothèses non intégralement remboursées.
Cette difficulté à accéder aux soins se traduit par un renoncement à des consultations médicales essentielles, retardant ainsi le dépistage et le traitement de pathologies parfois graves. Les personnes concernées, souvent celles vivant en situation de précarité, ou atteintes de maladies chroniques, voient leur qualité de vie se détériorer progressivement. Les complications de santé non traitées peuvent entraîner des hospitalisations coûteuses et un besoin accru de soins urgents, aggravant ainsi les dépenses de santé globales. Sur le plan personnel, ce renoncement aux soins affecte non seulement la santé physique, mais aussi le bien-être mental des individus, augmentant le stress et l'anxiété liés à la gestion de leur santé. À long terme, ces difficultés compromettent leur capacité à maintenir une vie professionnelle active et à participer pleinement à la société, accentuant ainsi leur isolement et leur vulnérabilité.
Les solutions individuelles
Pour lutter contre le renoncement aux soins, il existe plusieurs solutions individuelles et dispositifs d'accompagnement. Parmi eux, la souscription à une complémentaire santé joue un rôle crucial. Ces mutuelles, souvent proposées sous forme de "contrats responsables", permettent de couvrir une partie des frais non remboursés par l'Assurance-maladie obligatoire, notamment les dépassements d’honoraires des praticiens ou les soins dentaires coûteux. Par ailleurs, des dispositifs comme la Complémentaire santé solidaire (CSS) visent à aider les assurés les plus précaires en prenant en charge tout ou partie du ticket modérateur et en offrant un accès au tiers-payant, ce qui évite l'avance des frais.
Cependant, ces solutions ne sont pas exemptes de limites. Malgré l'aide apportée par les complémentaires santé, les restes à charge peuvent demeurer élevés, notamment pour les soins non ou mal remboursés, comme les prothèses auditives, dentaires, ou optiques. De plus, les démarches administratives pour obtenir ces aides, via la Caisse d’assurance maladie, peuvent être complexes et dissuasives pour les assurés les plus vulnérables. Le recours aux soins coordonnés, en consultant d'abord son médecin-traitant dans le cadre du parcours de soins, est également une manière de limiter les frais, car les consultations sont mieux remboursées. Néanmoins, ce système ne résout pas entièrement le problème des coûts de certains actes médicaux ou prescriptions spécifiques qui restent à la charge des patients. Ainsi, bien que ces dispositifs soient essentiels pour réduire le renoncement aux soins, ils ne suffisent pas toujours à éliminer les barrières financières, particulièrement pour les personnes souffrant de pathologies chroniques ou nécessitant des soins coûteux sur le long terme.
3) Les enjeux pour les entreprises et les solutions collectives
Les conséquences pour les entreprises
Le renoncement aux soins a des conséquences significatives pour les entreprises, affectant directement leur productivité et leur rentabilité. Lorsque les employés renoncent à consulter un médecin-traitant ou à suivre leur parcours de soins coordonnés en raison de coûts trop élevés ou de difficultés d'accès, leur état de santé se dégrade progressivement. Cela se traduit par une augmentation de l'absentéisme, les salariés étant contraints de s'absenter plus fréquemment pour des maladies qui auraient pu être prévenues ou soignées plus tôt. Les absences répétées entraînent non seulement une perte de productivité, mais aussi une surcharge de travail pour les collègues présents, ce qui peut détériorer l'ambiance de travail et augmenter le stress au sein de l'équipe.
Les coûts associés à ces absences sont importants pour les entreprises. Ils incluent le paiement des congés maladie, les frais de remplacement temporaire, ainsi que les impacts indirects sur la qualité du travail et la satisfaction des clients. En outre, le capital humain, qui est un atout majeur pour toute entreprise, est affecté sur le long terme. Les employés qui ne reçoivent pas les soins médicaux nécessaires voient leur performance diminuer, ce qui peut conduire à une baisse de l'innovation et de la compétitivité de l'entreprise.
Par ailleurs, même si des dispositifs comme les complémentaires santé ou la Complémentaire santé solidaire, sont censés aider à réduire les frais à la charge des assurés, les limites de ces systèmes, notamment face aux dépassements d’honoraires non remboursés et aux frais dentaires, laissent encore un nombre significatif d'employés dans des situations de précarité médicale. Cela renforce le cycle du renoncement aux soins, avec des répercussions économiques et sociales qui finissent par peser lourdement sur les entreprises et, par extension, sur l'ensemble de l'économie.
Le rôle de l'assurance santé collective
L'assurance santé collective joue un rôle crucial pour lutter contre le renoncement aux soins en offrant aux salariés une couverture complémentaire aux remboursements de la Sécurité Sociale. En proposant une mutuelle santé d'entreprise, les employeurs permettent aux assurés de bénéficier d'une prise en charge renforcée des frais médicaux, notamment pour les soins dentaires, les consultations chez les médecins spécialistes, et les hospitalisations. Une bonne complémentaire santé peut significativement atténuer les effets de l'inflation sur les dépenses de santé en couvrant les dépassements d’honoraires souvent non pris en charge par la Sécurité Sociale, réduisant ainsi le reste à charge pour les patients.
Les garanties essentielles à privilégier dans une assurance santé collective incluent une couverture étendue des consultations et des actes médicaux courants, des soins dentaires, des prothèses auditives, ainsi qu'une prise en charge généreuse du ticket modérateur. De plus, le dispositif du tiers-payant, qui évite aux assurés d'avancer les frais, est un atout majeur pour faciliter l'accès aux soins. Cependant, malgré ces avantages, certaines limites persistent, telles que la couverture insuffisante des soins optiques ou les frais restants pour certaines prothèses dentaires, ce qui peut encore freiner l'accès à certains soins coûteux pour les salariés. Néanmoins, l'assurance santé collective reste une solution efficace pour préserver le capital humain des entreprises en réduisant l'absentéisme et en améliorant la santé globale des employés.
Les autres leviers d'action
En supplément des complémentaires santé collectives, plusieurs autres leviers d'action peuvent contribuer à réduire le renoncement aux soins. Les pouvoirs publics jouent un rôle central en renforçant les dispositifs de prise en charge via l'Assurance Maladie. Par exemple, l'extension du parcours de soins coordonnés permet aux assurés d'accéder à un médecin-traitant et à des consultations spécialisées avec un taux de remboursement plus favorable, tout en limitant les dépassements d’honoraires. De plus, des initiatives telles que la CSS permettent aux personnes en situation de précarité d'accéder à une complémentaire santé gratuite ou à moindre coût, couvrant une large partie des frais médicaux et dentaires.
Les professionnels de santé eux-mêmes, en partenariat avec les hôpitaux et les centres de santé, ont mis en place des actions comme le tiers-payant pour éviter aux patients d'avancer les frais médicaux. Des professionnels libéraux pratiquent également des tarifs sans dépassements pour faciliter l'accès aux soins. Par ailleurs, l'utilisation croissante de la télémédecine et des consultations à distance permet d'améliorer l'accès aux soins médicaux pour les populations éloignées ou ayant des difficultés de mobilité.
Enfin, la sensibilisation et l'information sur les droits des assurés, notamment par des campagnes publiques ou via des plateformes comme Ameli, sont essentielles pour garantir que chaque individu puisse bénéficier du système de soins en France. Cependant, malgré ces efforts, certaines limites subsistent, notamment pour les soins particulièrement coûteux comme les prothèses dentaires ou auditives, qui nécessitent des améliorations continues dans la couverture par les mutuelles et les dispositifs publics.
Conclusion
Pour finir, la conjoncture économique actuelle a entraîné l’augmentation des prix, et notamment dans le domaine de la santé. Par conséquent, un nombre non-négligeable de Français n’ont eu d’autre choix que de renoncer aux soins, en raison du reste à charge trop important, de la difficulté à trouver un médecin à proximité de leur domicile, ou encore du fait de la difficulté à obtenir un rendez-vous chez un médecin. Ce manque d’accès aux soins peut s’avérer être fatal pour une entreprise, puisque ce sont les collaborateurs qui permettent la santé de ces dernières sur le long terme. Le renoncement aux soins peut entraîner l’apparition de pathologies plus graves, car non détectées à temps, et donc des arrêts maladie longue durée, qui vont impacter le travail des collaborateurs. C’est pourquoi les entreprises ne doivent pas sous-estimer l’importance du choix de complémentaire santé pour leurs salariés. Garantir les meilleurs remboursements pour les soins de santé nécessaires aux véritables besoins de vos collaborateurs vous permettra d’améliorer leur motivation, leur intéressement, et surtout leur bien-être au sein de votre structure.