Tout comprendre sur la tendance du Quiet Quitting

Avez vous déjà entendu parler du terme quiet quitting ? Cette tendance tout droit venue des États-Unis, a pris son envol sur le réseau social Tiktok avec le hashtag #quietquitting atteignant les 92,2 millions de vues.

Une femme avec une veste rouge et un T-shirt vert tient des fleurs rouges devant son visage
Photo by Kyle Sudu / Unsplash

Le quiet quitting, c’est le moyen trouvé par les cadres d’entreprise surchargés pour relâcher la pression générée par la surcharge de travail qui leur est imposée. Le concept? Ne plus donner le maximum de ses capacités au travail et ne fournir que les tâches essentielles demandées par l’entreprise. Mais les conséquences du quiet quitting apportent-elles réellement une solution en faveur du bien-être au travail?

Les origines du quiet quitting

Avez vous déjà entendu parler du terme quiet quitting ? Cette tendance tout droit venue des États-Unis, a pris son envol sur le réseau social Tiktok avec le hashtag #quietquitting atteignant les 92,2 millions de vues. C’est initialement sur Weibo, la version chinoise de Twitter, que cette initiative apparaît sous le hashtag #TangPing fédérant des milliers d’internautes et que l’on peut traduire par “s’allonger par terre”. En français, le quiet quitting correspond au terme de démission silencieuse.

À une époque où les attentes professionnelles ne font qu’augmenter, il est désormais très mal perçu de ne fournir que le travail pour lequel vous avez été engagé en premier lieu. Nous sommes soumis à des normes de surinvestissement au travail qui, sur le long terme, peuvent affecter de manière durable notre santé mentale. La rapide censure du hashtag #TangPing par les autorités chinoises illustre parfaitement cette idée que, de nos jours, il est très difficile pour les salariés de ne serait-ce que lever le pied au travail. Ce phénomène et ses répercutions mettent en lumière la différence entre le travail prescrit et le travail réel que nous fournissons au quotidien.

Le quiet quitting, c’est l’idée de ne plus donner le maximum de ses capacités au travail en réponse aux attentes professionnelles inatteignables qui pèsent sur nos épaules et qui ont une influence directe sur notre santé mentale. Pour éviter le burn-out, bon nombre de cadres décident de n’accomplir que les tâches essentielles et délaissent celles qu’ils considèrent comme accessoires ou énergievore.

@zaidleppelin

On quiet quitting #workreform

♬ original sound - ruby
Tiktok de Zaid Khan (@zaidleppelin) sur le #quietquitting 

Le quiet quitting : évolution de la perception du travail dans la société

Depuis la pandémie de Covid-19, la vision du travail du point de vue des salariés a radicalement changée. La mise en place du télétravail a ouvert la voie à une nouvelle façon de travailler : à son propre rythme et dans un cadre plus apaisant que l’environnement classique d’une entreprise.

Autre changement majeur ? Le salaire, autrefois principal facteur de motivation dans le choix d’un emploi, n’est dorénavant plus la préoccupation principale des salariés. La cohérence entre les valeurs de l’entreprise et les valeurs personnelles de l’employé est devenue en peu de temps la condition sine qua non dans le choix d’un poste professionnel. Pour beaucoup, il devient essentiel de pouvoir participer de manière significative au bien-être de la société, et notamment à travers leur emploi. Certains sont même prêts à démissionner de leur poste actuel à cause de l’écart entre leurs valeurs et celles de leur entreprise, quitte à se retrouver sans-emploi.

femme travaillant sur un ordinateur portable dans la nature sur un tronc d'arbre
Photo by Nathan Dumlao / Unsplash

Le quiet quitting, un besoin ou un privilège ?

Sur Tiktok, d’où est issue la tendance du quiet quitting, les utilisateurs du hashtag #quietquitting présentent cette initiative comme essentielle pour leur santé mentale. Toutefois, ce modèle peut-il s’appliquer à l’ensemble des catégories socio-professionnelles? C’est ce que le sociologue et chercheur Nicolas Roux dénonce dans une interview menée par Quentin Lafay pour Radio France (à retrouver ici). Les ouvriers ou les livreurs, pour ne citer qu’eux, généralement rémunérés en fonction de la quantité de travail accomplie, ne peuvent pas se permettre de ne fournir que le strict minimum.

À l’inverse, les cadres d’entreprise ont plus de liberté en ce qui concerne la gestion de leur journée de travail, sans pour autant impacter leur salaire. Cet écart est un bel exemple que le quiet quitting est une initiative que tout le monde ne peut pas se permettre sans impacter directement leur qualité de vie.

Le quiet quitting : les solutions pour les salariés et les employeurs

Bien que le quiet quitting puisse être considéré comme une mise en lumière nécessaire du surinvestissement au travail dans notre société, certains dénoncent cette tendance qui se rapproche plus de la stratégie d’évitement que de la véritable solution à l’épuisement professionnel. Ne faire que le strict minimum peut conduire dans une majorité de cas au licenciement pur et simple sans remise en question des conditions de travail subies par l’employé.

La meilleure solution à ce jour reste la communication. Il est essentiel de définir vos tâches prioritaires avec votre employeur, mais aussi de le prévenir dès que vous sentez que l’ensemble de vos missions devient une charge trop lourde à traiter.

En ce qui concerne les entreprises, des actions peuvent être mises en place pour améliorer les conditions de travail de vos salariés. La première étape est de comprendre et d’accepter l’existence de ce phénomène, que l’on y adhère ou non. Ce qu’il faut retenir, c’est l’importance accordée par vos employés à l’équilibre de leur vie professionnelle et personnelle. Soyez à l’écoute des besoins de vos salariés en leur faisant confiance et en les responsabilisant. L’honnêteté et la transparence sont désormais les mots d’ordre pour une relation professionnelle saine et productive.

Le recrutement est aussi une étape déterminante du bien-être au travail. En effet, les promesses faites aux candidats doivent être tenues pour vous garantir la fidélisation de vos salariés. Les ressources humaines ont un rôle déterminant à jouer, notamment pour favoriser le lien entre les nouvelles générations entrant sur le marché du travail et celles déjà bien installées et qui possèdent chacune leurs propres codes.

Conclusion

Finalement, le quiet quitting représente le besoin qu’a la société de se renouveler notamment en ce qui concerne sa conception du travail. C’est pourquoi il est nécessaire pour les employeurs et les salariés de travailler main dans la main afin d’apporter une solution durable bénéfique à la fois pour le bien-être des employés et de l’entreprise dans laquelle ils travaillent. Il ne faut pas non plus négliger l'importance pour une entreprise de protéger ses salariés. Investir en santé peut également diminuer l'absentéisme de vos équipes.